Les seins nus
Comme mordue par un serpent, la jeune femme stoppa net sa course éperdue. Des deux mains, elle comprima son cœur qui battait à tout rompre. Elle venait de repenser au jour où sa grand-mère était entrée dans sa chambre pendant qu’elle s’habillait. Comme toute adolescente dont la poitrine commence à s’épanouir, elle avait tenté de la cacher avec ses mains tout en protestant:
– Grand-man, pourquoi tu entres dans la chambre alors que j’ai les seins nus?
La grand-mère avait ri gaiement tout en répliquant:
– Une jeune fille n’a pas les seins nus, elle les a libres. Libres d’accrocher le regard, d’attirer, de provoquer, de séduire.
– C’est donc le mariage qui rend les seins nus?
– Que du contraire! Puis elle avait ajouté tristement ” ce qui rend nus les seins d’une femme c’est de n’avoir plus ni les mains de l’homme ni la bouche des enfants pour les recouvrir”
Les témoignages sur le livre:
Ah, chère Marie-Louise, je suis si contente d'être en contact avec toi ! J'ignorais que tu étais revenue en Belgique et, rien que de lire tes lignes, j'ai le coeur serré en me rappelant les nouvelles de la situation au Burundi... En même temps, je suis soulagée de te savoir en sécurité et plus proche de nous - tout en imaginant que cela n'a pas dû être un choix aisé à faire pour toi. Il y a des mois que je veux te dire combien j'ai été émue et même bouleversée, non seulement de recevoir ton livre, mais de le recevoir dédicacé : merci du fond du coeur pour ce double cadeau ! Quand je l'ai lu, j'ai été remuée très profondément... et certains passages m'ont tout à fait rappelé les récits que tu m'avais fait au moment de ta certification et qui m'avaient fait pleurer presque une demi-journée, tellement j'étais touchée ! Je me réjouis qu'on se parle par Skype prochainement et qu'on puisse collaborer à nouveau, je vis cela comme un privilège. A bientôt, je pense à toi et t'embrasse très fort,
Chère Marie-Louise Je viens de terminer ton roman. Il y avait longtemps que je n'avais plus eu l'intérêt pour dévorer ainsi d'une traite un bouquin. Merci. Merci énormément. Faut dire que les problèmes d'Afrique me touchent particulièrement sans que je ne sache exactement pourquoi. Déjà il y a quelques années, à la sortie du cinéma où j'étais allée voir "Rwanda", j'ai sangloté pendant près d'une heure sans pouvoir m'arrêter. Ton livre vient me chercher au même endroit douloureux et d'impuissance totale. Merci de laisser les choses si ouvertes, même si, du coup, cela interdit une opinion rassurante qui trancherait pour un "qui a tort et qui a raison". Merci de m'avoir ré-invitée à contacter ma compassion, mes essentiels, ma tendresse pour les êtres humains, mes autres moi-mêmes. Je t'embrasse de tout coeur et te souhaite beau succès avec ce livre si simple et si touchant.
Bonjour à vous, Après avoir découvert votre ouvrage « Les seins nus », je me permets ce courriel. Je l’ai repéré sur le site internet de l’association de communication violente de Suisse Romande (francophone) et il m’a intrigué. Si j’ai depuis de nombreuses années, après des formations en CNV, acquis des ouvrages via cette plateforme, tant pour moi-même que pour mes enfants, j’ai été happé par le titre. Je l’ai laissé quelques temps sur ma table avant de l’ouvrir et, dès lors, de voyager au Burundi. Assez rapidement, je me suis dit, au vu de la thématique abordée et du climat de tension créé par votre écriture mais aussi par les faits réels, que je ne pourrais pas le terminer. La rudesse des mots n’a cependant certainement pas de commune mesure avec ce que le peuple, les ethnies, les personnes ont vécu dans leurs chaires. Depuis la Suisse, tant protégée, j’avais presque du dégout et de l’appréhension à vous lire. Et pourtant, je pense qu’il est capital d’avoir des témoins, des « passeurs » ou des lanceurs d’alerte. Sinon, les peuples peuvent se détruire dans l’indifférence presque générale. Et durant tout l’ouvrage, je me suis demandé comment tout cela allait se terminer. On peut deviner quelques voies de sortie, mais la fin choisie m’a surpris et réjouis. Une autre chose que me fait bien plaisir est le nombre de « proverbes » burundais que vous avez utilisés. Parce que j’aime aussi parsemer les formations que je dispense ou les rencontres d’un petit clin d’œil vers le continent noir. Il y a fort à parier que je reprendrai certains d’entre eux. J’ai voyagé dans les années 95-96 au Sénégal et au Mali puis en Zambie lors d’une mission de l’ONU. Malheureusement aujourd’hui, une partie des relations que la police entretient avec certains Africains est due au trafic de produits stupéfiants, ce qui triste. Merci de m’avoir fait voyager dans votre pays. En espérant qu’il puisse faire face aux défis actuels mais également passés.
Bonjour Marie-Louise, Je viens de lire ton livre ‘Les Seins Nus’ et je suis bouleversée que tu soies parvenue à rendre accessible, lisible, supportable l’insupportable. Quel travail intérieur d’empathie, de bienveillance, d’accueil, d’acceptation, tu as réalisé pour arriver à faire percevoir, ressentir, avec ton regard du cœur, par le suivi de la vie des membres de ces 2 familles, la tragédie vécue par les Burundais. Et au-delà, celui de vos voisins, les Rwandais, et des autres peuples déchirés comme la Syrie, l’Ukraine, … pour l’instant. Ton style est agréable, léger, teinté de ta couleur pour soutenir l’envie de poursuivre la lecture malgré la réalité si douloureuse qui passe à travers les personnages. Merci à toi d’avoir réalisé ce travail intérieur personnel pour arriver à ce travail extérieur d’écriture pour apporter à tous ceux qui le veulent cette possibilité de ressentir, de se rendre compte, d’éveiller la conscience et ce avec ton regard rempli d’humanité pour tous. Je vais le recommander chaudement auprès de mes anciens collègues professeurs de français, d’histoire … leur demander aussi de le faire connaître aux inspecteurs … Merci, Marie-Louise !
Bonjour, Marie-Louise, J'ai demandé à Jacqueline ton adresse e-mail, car je viens de terminer la lecture de ton roman et il me fallait te dire un mot de mon ressenti! Je veux, non seulement, te féliciter pour la beauté de cet ouvrage et sa profondeur, mais surtout te REMERCIER du fond du coeur! Dans ton expression, je retrouve un tas de choses qui m'ont remuée et chamboulée, faisant monter à la surface de belles émotions : l'amour de notre cher Burundi, sa connaissance jusqu'au fond des tripes, la recherche sincère de compréhension de l'humain, quel qu'il soit, la foi en la paix et la contribution pour y tendre, l'amour de nos frères et soeurs... J'ai été touchée probablement plus fort que je ne puis en dire. En fermant les yeux, j'ai pu visualiser et quasi vivre de l'intérieur les scènes que tu nous dépeints. C'est magnifique autant qu'effroyable, par moments! Je vibrais à la lecture des mésaventures des uns et des autres et me réjouissais à chaque occasion d'éclaircie! Avoir été coupée et séparée de ma famille, ma culture, de ma langue maternelle me laisse orpheline d'une partie de moi-même, mais, adulte, aujourd'hui, je prends soin comme je peux de la burundaise que j'ai, malgré tout, toujours été. Que personne ne s'avise de me dire que je ne le suis plus pour la simple raison que je ne parle plus le kirundi! Je suis, d'ailleurs, très fière d'avoir transmis mon amour de notre culture à mon fils, Thibaut! Lui qui est métisse apprend à jouer de l'ingoma et nous allons tous 2 participer à un cours de kirundi qui débute à Bxl très prochainement. Nous étions au Burundi, la dernière fois, en 2013 et espérons retourner voir notre famille dès que possible! Je sais que tu as produit beaucoup de films, pièces de théâtre ou autres séries. Un jour, j'espère suffisamment comprendre le kirundi pour les visionner. Si, par hasard, des sous-titrages ou doublages existent, dis-moi comment y accéder! Bon vent, chère Marie-Louise, et sache que c'est toujours avec grande joie, respect et admiration que je te retrouve au détour de l'une ou l'autre rencontre culturelle, récréative ou politique! Vive le Burundi et que nous puissions oeuvrer ensemble à un avenir plus paisible! MERCI encore!!!